Entre nous
Quelque chose de trop oublié
« Qu’est-ce qu’un rite ? », dit le petit prince.
« C’est quelque chose de trop oublié », dit le renard. « C’est ce qui fait qu’un jour est différent des autres jours, une heure, des autres heures »…
Je découvrirai le prix du bonheur
Le lendemain revint le petit prince.
« Il eût mieux valu revenir à la même heure », dit le renard. « Si tu viens, par exemple, à quatre heures de l’après-midi, dès trois heures je commencerai d’être heureux. Plus l’heure avancera, plus je me sentirai heureux. À quatre heures, déjà, je m’agiterai et m’inquiéterai : je découvrirai le prix du bonheur ! mais si tu viens n’importe quand, je ne saurai jamais à quelle heure m’habiller le cœur… Il faut des rites ».
Et, chaque jour, tu pourras t’asseoir un peu plus près…
« Si tu veux un ami, apprivoise-moi !
- Que faut-il faire ? » dit le petit prince.
« Il faut être très patient », répondit le renard. « Tu t’assoiras d’abord un peu loin de moi, comme ça, dans l’herbe. Je te regarderai du coin de l’œil et tu ne diras rien. Le langage est source de malentendus. Mais, chaque jour, tu pourras t’asseoir un peu plus près… »
Tu seras pour moi unique au monde
« Créer des liens ?
- Bien sûr », dit le renard.« Tu n’es encore pour moi qu’un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n’ai pas besoin de toi. Et tu n’as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu’un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m’apprivoises, nous aurons besoin l’un de l’autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde… »
Le renard revint à son idée :
« Ma vie est monotone. Je chasse les poules, les hommes me chassent. Toutes les poules se ressemblent, et tous les hommes se ressemblent. Je m’ennuie donc un peu. Mais, si tu m’apprivoises, ma vie sera comme ensoleillée. Je connaîtrai un bruit de pas qui sera différent de tous les autres. Les autres pas me font rentrer sous terre. Le tien m’appellera hors du terrier, comme une musique.
Et puis regarde ! Tu vois, là-bas, les champs de blé ?
Je ne mange pas de pain. Le blé pour moi est inutile. Les champs de blé ne me rappellent rien. Et ça, c’est triste !
Mais tu as des cheveux couleur d’or. Alors, ce sera merveilleux, quand tu m’auras apprivoisé ! Le blé, qui est doré, me fera souvenir de toi. Et j’aimerai le bruit du vent dans le blé…»
Le renard se tut et regarda longuement le petit prince :
« S’il te plaît… apprivoise-moi ! » dit-il.
Je suis là, dit la voix, sous le pommier…
C’est alors qu’apparut le renard :
« Bonjour, dit le renard.
- Bonjour, répondit poliment le petit prince, qui se retourna mais ne vit rien.
- Je suis là, dit la voix, sous le pommier…
- Qui es-tu ? dit le petit prince. Tu es bien joli…
- Je suis un renard, dit le renard.
- Viens jouer avec moi, lui proposa le petit prince. Je suis tellement triste…
- Je ne peux pas jouer avec toi, dit le renard. Je ne suis pas apprivoisé.
- Ah, pardon » fit le petit prince. Mais après réflexion, il ajouta :
« Qu’est-ce que signifie “apprivoiser”?
- Les hommes, dit le renard, ils ont des fusils et ils chassent. C’est bien gênant ! Ils élèvent aussi des poules. C’est leur seul intérêt. Tu cherches des poules ?
- Non, dit le petit prince. Je cherche des amis. Qu’est-ce que signifie “apprivoiser” ?
- C’est une chose trop oubliée, dit le renard. Ça signifie “créer des liens…” »
Du terreau pour mon jardin
Plutôt que mourir de désillusion, je préfère l’illusion qui me donne une raison de vivre.
Intimité
Je sens le Dedans. Je le vis avant de le savoir.
Je sens que je sens.
Coopérer
Tout ce avec quoi je coopère me renforce.
Tout ce que je combats m’affaiblit.
Agir
Vivez le jour comme si c’était le dernier. Le passé est passé et révolu. L’avenir n’est pas garanti.
Arrêtez d’agir comme si la vie n’était qu’une répétition.
Association
Il a pris une profonde respiration et m’a répondu “J’ai attendu ça toute ma vie”.
Et j’ai dit à mon corps, doucement, “Soyons amis”.
Coup de soleil
La nostalgie, c’est comme les coups de soleil. Ça ne fait pas mal pendant, ça fait mal le soir.
Le voyage
Le véritable voyage, ce n’est pas de parcourir le désert ou de franchir de grandes distances sous-marines. C’est de parvenir en un point exceptionnel où la saveur de l’instant baigne tous les contours de la vie intérieure.
Le feu
La trajectoire du destin de l’homme a des fléchissements, des chutes, mais, vue de haut, elle reste ascendante. Il faut vivre en avant.
Quand l’homme aura enfin trouvé le moyen de contrôler et d’utiliser les formidables puissances du cœur, ce sera, pour la deuxième fois, dans l’histoire, la découverte du feu.
Désapprendre
L’inconscient régit notre vie ; et il est constitué de nos croyances, dont beaucoup sont fausses, même si nous les tenons pour acquises.
Avoir une attitude d’ouverture à tout et à tous nous met dans de meilleures conditions pour continuer à grandir ; et comme le disait déjà Keynes : “La chose la plus difficile n’est pas d’accepter de nouvelles idées, mais d’oublier les anciennes”.
Être ouvert au “désapprentissage” est essentiel pour qu’un apprentissage ait lieu.